Le bonheur

Extrait du texte Les secrets du bonheur . Revue Le point 18 juin, 2009, no 1918.

... Nous avons le pouvoir de choisir le bonheur. Il suffit de décider qu'on peut trouver du bien dans chaque instant de la vie. En s'entraînant à reconnaître le bonheur, à l'apprécier, on devient de plus en plus heureux.(p. 47)

... Le désir est violent, le plaisir aussi, en revanche le bonheur est doux (p. 51).

... Nous avons perdu le bonheur en route. Nous n'avons jamais été en aussi bonne santé, nos maisons n'ont jamais été aussi bien chauffées, nous avons des téléphones pour nous parler, des télévisions pour nous distraire, des livres pour nous cultiver et des vaccins pour nous prémunir contre la maladie. Malgré cela, dans toutes les enquêtes mondiales de satisfactions, nous clamons notre malheur, ou plus exactement notre insatisfaction chronique. (p. 47-48)

... On parle du paradoxe Japonais. Il y a trente ans, les Japonais n'avaient rien (ni téléphone, ni chauffage, central, ni console de jeux) et formaient pourtant une des nations les plus heureuses de la planète. Aujourd'hui, ils ont tout, en abondance, et ils sont malheureux... Tous les pays occidentaux sont atteints du même mal. (p. 48)

... L'âge du bonheur: 65 ans. Le sentiment de bonheur décline jusqu'à la quarantaine, pour atteindre son niveau le plus bas à 47 ans. Il reprend le dessus pour s'imposer à partir de la soixantaine. cette courbe prouve que l,argent ne rend pas heureux, puisque, à l'âge où l'on est au sommet de sa vie professionnelle, on se sent le plus malheureux. Elle montre aussi que le bonheur est offert aux sexagénaires, qui cumulent loisirs, revenus et une santé encore bonne, tout en sachant apprécier le chemin parcouru. (p. 48)

... Les économistes du World Values Survey estiment qu'à partir d'un revenu annuel de 24 000$, assurant la couverture des besoins nécessaires, rien ne sert de gagner plus. En effet, si l'on s'habitue à un niveau de revenu plus élevé, on consomme plus et on désir bientôt plus encore... Hommes et femmes sont égaux face au bonheur. Ni l'argent, ni le cerveau, ni l'identité sexuelle ne rendent donc heureux. (p.49)

... Les biens de consommation passive ne rendent pas heureux. Mais en revanche l'énergie dépensée pour atteindre un but, la satisfaction de l'atteindre apportent  du bonheur. (p.49)... Il semble que gagner toujours plus ne rend pas heureux. Attention cependant, ce n'est pas parce que nous ne sommes pas heureux riches que nous le deviendrons pauvres. La qualité des relations humaines contribue beaucoup plus au bonheur que l'argent et la possession des bien matériels

... La biochimie joue un rôle... Ceux qui sont heureux dorment mieux, guérissent plus vite et vivent plus longtemps. Une petite part de notre aptitude à être heureux repose sur un socle de génétique émotionnelle, une forme courte du gène transporteur de la sérotonine (la sérotonine est un neurotransmetteur qui provoque des sensations d'euphorie). La chimie hormonale du bonheur ressemble à celle du plaisir, de la satisfaction ressentie. On y retrouve le trio dopamine-noradrénaline-sérotonine et l'ocytocine, hormone du bien-être. Les scientifiques s'intéressent également au rôle joué par l'hormone anandamine. Elle agirait autour des synapses, contrôle les neurotransmetteurs (p. 49).

... L'éducation imprime sa patte. Grandir avec des parents heureux qui vous enseignent, par l'exemple, le goût du bonheur fait des adultes doués pour devenir heureux.

... Portrait type de la personne heureuse. Une personne qui a de bonnes relations avec des amis, qui pratique des activités orientées vers un but; mariée, parce que le mariage implique un soutien affectif, des échanges et une insertion sociale; elle appartient souvent à une communauté de croyants, car on y bénéficie d'un fort soutien du groupe, tout en donnant un sens au malheur, lorsque celui-ci frappe (p. 50).

Livres sur le bonheur

  • Richard Layard. Le prix du bonheur. Armand Colin

  • Boris Cyrulnik. À la poursuite du bonheur. Albin Michel.

  • Gilles Lipovetsky. Le bonheur paradoxal. Gallimard

  • Laurence Shorter. Le secret de l'optimiste. Éditions JC Lattès

Mon point de vue ...(actuellement en juillet 2009)

Pas si simple que ça que d'affirmer que " le bonheur ça s'apprend" ou que  "nous avons le pouvoir de choisir le bonheur ou d'être heureux". C'est une façon "simpliste" de comprendre la complexité de la vie humaine. C'est dans la même veine que l'expression simpliste de "quand on veut on peut".

Le bonheur est un état de bien être et de satisfaction qui ne peut être que très personnel. Il suppose un état d'équilibre tant physique, psychologique que spirituel. Il s'éloigne de la consommation, de la compétition, et du désir d'avoir plus.

Le bonheur est plus accessible pour certaines personnes que pour d'autres.  Certaines personnes ont des préalables plus favorables au bonheur que d'autres:  héritage génétique, biochimique, de tempérament, de milieu, d'histoire personnelle et familiale, de modèles parentaux, etc.

Vos commentaires sont les bienvenues  Pierre.Potvin@uqtr.ca